La neige

Tu sais ma muse, la neige est l’une des choses que je préfère dans cet univers. Je trouve que la neige est merveilleuse, parce qu’elle est éphémère et exceptionnelle comme la vie, fraiche et pétillante comme un verre de champagne, intense et belle comme toi.

Je n’ai su apprécier correctement la neige.

D’abord parce que depuis que je suis enfants, je trouve la neige merveilleuse certes. Mais je sais aussi que la neige fond. Et au lieu d’en profiter avant qu’elle fonde, je focus mon esprit sur cette fin tragique, sur le temps qui dévore tout sur son passage, et…

Je crois que la neige me renvoie à ma propre mort.

Je vais mourir un jour. J’ai perdu trop de ma jeunesse anticiper cette mort, et compter chaque flocon de neige se transformant en boue. A compter chaque grain de sable sur ce putain de temps qui passe. Oui c’est une fatalité. Il y a bien pire que mourir, c’est de passer à côté de sa vie. J’ai autre chose à foutre que de passer ma vie à ça. Parce que oui il y a plein d’autres chose à faire que cela. Il y a toi.

Je vais mourir à quoi bon y penser ?!

Aujourd’hui je veux me rouler avec dans la neige avec toi, jusqu’à la fin de ma vie. Rire à gorges déployés, sans se soucier du temps qui passe. Boire la rosé du matin, courir pied nu dans l’herbe. Je veux manger tes plats trop cuits, je veux savourer chaque instant chaque petit geste que tu as pour moi. Je veux que ton corps et le mien se mélange. Je veux profiter chaque instant de la vie avec toi. Et sans excès. Parce que je me sens bien, et je n’ai pas envie d’excès. Je me sens bien grâce à toi. Je te sens dans mon cœur, je te sens quand tu me regardes, et je te sens même quand tu n’es pas là.

La mort je l’aime finalement. Parce que tout ça ne serait pas aussi beau si ce n’était pas éphémère. Et je remercie la mort d’abord rendu cette putain de vie exceptionnelle.